Nous l’avons dit, pour l’instant, en France en tout cas, il n’existe pas à proprement parler une « demande » de pédagogie active de la part de ceux qui seraient les plus intéressés à ce que sa pratique se répande ; les apprenants eux-mêmes et leurs proches.
Tant que les élèves, les étudiants, les apprentis et stagiaires, tant que les parents d’élèves, tant, en un mot, que le public en général ne réclamera pas avec énergie la refonte des systèmes d’enseignements qui rendrait possible la pratique des pédagogies actives, celles-ci ne se généraliseront pas.
Ne négligeons pas, pourtant, certains signes encourageants, en particulier l’intérêt que suscite dans le public les initiatives passionnantes d’éducateurs dévoués et talentueux dont nous parlent parfois les journaux ou que les télévisions nous présentent dans de remarquables reportages.
Ce n’est là qu’un début. Tout cela débouchera un jour sur une vigoureuse revendication de réduction du nombre d’élèves dans les classes et de refonte des emplois du temps sans lesquelles aucun progrès n’est possible.
Est-ce se montrer trop optimiste ? Je ne le crois pas.
Une prise de conscience générale, cela se construit. Dès qu’apparaissent quelques signes positifs, dès que l’horizon se dégage, cela peut aller très vite, et tout le monde se bouscule pour aller dans la bonne direction.
Mais il faut travailler. Prenons tous conscience que la pédagogie, c’est nous qui en sommes au premier chef responsables. Prenons conscience que c’est nous, nous tous, parents, professeurs, étudiants, chercheurs, éducateurs, journalistes, élus, bref, nous tous, en tant que citoyens, qui devons agir, parler et écrire en faveur de la politique qui permettra à tous d’accéder à la connaissance.