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Conclusion

85 - Un mouvement en marche

Quoiqu’il en soit, les choses changent et continueront de changer, pas aussi vite qu’on le voudrait, peut-être, mais la lenteur, en ce domaine, est sans doute inévitable.
Revenons-en, pour terminer, aux faits ; à nos deux composantes de l’enseignement : Le matériel pédagogique et l’accompagnement des apprenants par l’éducateur.

Le matériel pédagogique :
Grâce à l’informatique, il devient de plus en plus possible de présenter une matière à comprendre et à apprendre sous la forme d’un programme interactif qui, mieux que le livre, le cours ou le manuel, peut constituer le matériel complet et performant, dont j’ai parlé.
Certes, beaucoup de programmes éducatifs sont encore lourds, compliqués, naïfs parfois. A mon sens c’est parce qu’ils sont trop jeunes. Leurs créateurs n’ont pas encore l’expérience et le recul nécessaires. De plus, ces programmes demandent des centaines, voire des milliers d’heures de programmation. Ils sont encore très chers à produire, très chers à modifier et à corriger. Il faut les réussir « du premier coup », ce qui est impossible.
Le temps arrive, pourtant, où des logiciels spécialisés « user friendly », pas beaucoup plus difficiles à utiliser qu’un traitement de texte, permettront à tous les enseignants, même les plus ignorants en informatique, de créer eux-mêmes un matériel interactif efficace ; un matériel qu’ils pourront tester, améliorer, corriger, refondre et diffuser facilement.
Ces matériels, soumis pendant une longue période à un grand nombre d’usagers, confrontés à la concurrence, se bonifieront, s’approfondiront, se clarifieront, répondront de mieux en mieux aux besoins de tous. Finalement, ils atteindront une perfection telle que personne ne pourra se passer d’eux.
Ce temps n’est pas encore vraiment là, mais il vient. C’est certain.

L’accompagnement des apprenants par les éducateurs :
Depuis quelques trente ans, les enseignements conduits selon les principes de la pédagogie efficace qui a été décrite ici,- avec ses éducateurs bien formés, ses groupes d’apprenants réduits et ses plages de temps d’enseignement largement calculées,- se multiplient.
Le mouvement qui va dans ce sens est difficile à mesurer, mais il existe.

Certes, l’essentiel reste à faire, mais il est légitime de penser, qu’un jour, on cessera de distinguer deux manières d’enseigner parce que tous les éducateurs pourront s’occuper de tous leurs apprenants ; comme Socrate, qui n’avait, au plus, qu’une dizaine de disciples, et qui pouvait se promener avec eux aussi longtemps qu’il le fallait dans un joli jardin.

 


© Nicolas WAPLER- Septembre 2007