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Conclusion

81 - Les facteurs positifs

Et en effet, tout n’est pas noir. Des facteurs positifs très puissants sont à l’œuvre. Citons, dans cette brève introduction, les trois plus importants.

Le premier, c’est l’informatique : Internet, c’est le monde à comprendre au bout des doigts de chacun. C’est la forteresse du savoir prise d’assaut. Mais c’est aussi la possibilité de créer des « didacticiels » très puissants qui, avec le temps, se bonifieront de telle sorte qu’ils mettront la connaissance à la portée de tous.

Le second est un phénomène qui inquiète, mais qui, lorsqu’on l’examine positivement, est porteur d’espoir : Ce sont les manifestations de contestation par les élèves dans les établissements scolaires et universitaires. Je ne fais pas, bien sûr, l’apologie de l’indiscipline et encore moins celle de la violence qui sont, l’une et l’autre, intolérables. Mais il y a là un signe qui montre que les apprenants se rendent de mieux en mieux compte que ce que l’on fait avec eux, et ce que l’on fait d’eux, n’est pas ce qu’il faudrait. C’est un signe des temps, révélateur d’un changement de la mentalité des apprenants qui, sans doute inconsciemment, ne se contentent plus du professeur qui parle.

Le troisième est qu’on décèle quand même, dans la société, une prise de conscience aux multiples aspects :

  • Prise de conscience du gâchis, tant en ressources financières qu’en ressources humaines, dont l’inefficacité pédagogique est responsable.
  • Prise de conscience de son coût économique du fait des entraves au progrès qu’elle entraîne dans tous les domaines.
  • Prise de conscience que les systèmes d’enseignement actuels pérennisent un modèle social injuste et périmé.
  • Prise de conscience du danger que représente une société à deux étages où l’on trouve, en haut, ceux qui savent et, en bas... les autres.
  • Prise de conscience qu’on ne peut pas assister sans réagir à la dégradation du service public de l’enseignement.
  • Prise de conscience que le retard de notre pays dans le domaine de l’enseignement est de plus en plus profond.
  • Prise de conscience, enfin, qu’il y a « des choses à faire ».

Certes, la pédagogie reste dans l’esprit de beaucoup une « science » réservée à des spécialistes. Bien qu’elle concerne tout le monde de manière cruciale, elle n’est pas encore ressentie comme l’affaire de tous. C’est pourtant bien d’elle dont il s’agit, trop souvent sans qu’on en ait conscience, lorsque apparaissent dans le débat public les questions que sont : l’« échec scolaire », la « carte scolaire », le « soutien scolaire », la « violence à l’école », la « mission impossible des professeurs », « l’encombrement des classes », la « misère des universités », le « gaspillage des ressources de la formation permanente »...

Tout cela permet d’espérer que l’on comprendra bientôt que la solution de tous ces problèmes dépend d’une amélioration radicale du « taux d’efficacité pédagogique » des enseignements sans laquelle aucune des si nécessaires réformes du système éducatif ne réussira.

Permettons-nous d’imaginer quel sera le rôle de chacun lorsque le nœud coulant se desserrera.

© Nicolas WAPLER- Septembre 2007