Caractères des exercices :
Forme des exercices :
Les exercices de forme QCM (questionnaires à choix multiples) sont plus, par nature, des exercices de vérification des connaissances que des exercices favorisant la compréhension. J’ai toujours essayé d’éviter leur emploi, sauf lorsqu’il s’agissait de constituer des « blocs » permettant aux apprenants, justement, de vérifier, pour eux-mêmes, leurs connaissances ou de les mieux mémoriser par la répétition.
Je me suis efforcé de concevoir des exercices où il faut, non pas « choisir », mais « ajouter » quelque chose, à un tableau, à un schéma ou à un graphique ; où il faut, non pas se souvenir, mais découvrir, mettre à jour un phénomène caché dont pourtant tous les éléments sont visibles. Cela diminue le sentiment qu’il faut « savoir », et augmente celui qu’il faut observer, réfléchir, trouver, créer, imaginer, inventer.
(*) L’inverse de ce que disait Ernest Renan dans ses Souvenirs d’enfance : « Ils (ses professeurs) pratiquaient la première règle de l'éducation, qui est de ne pas trop faciliter les exercices dont le but est la difficulté vaincue. »
Modalité des exercices :
Deux modalités : Les exercices « simples » et les exercices « de synthèse ».
Nombre des exercices :
Les exercices que l’on propose aux apprenants doivent être nombreux. Il n’est pas nécessaire que tous soient parcourus par tous les apprenants.
Leur abondance a deux objectifs. Elle permet de gérer la rapidité inégale des différents sous-groupes qui les font. Les sous-groupes, en effet, ne progressent pas au même rythme. Lorsque l’on dispose de beaucoup d’exercices, les gens qui vont vite et dont les exigences sont plus grandes font les exercices qui leur permettent d’approfondir les questions qui les intéressent, les autres se contentent de traiter le tronc commun, les exercices indispensables à la compréhension de la matière.
C’est ainsi que tous les apprenants peuvent aborder les sections successives du séminaire en même temps, sans que personne n’ait l’impression d’avoir perdu son temps ou d’avoir été pressé.
Temps à consacrer aux exercices :
Les exercices, dans mes séminaires, occupaient jusqu’à 50% du temps. Cela se justifie dans la mesure où, je le répète, ils n’étaient pas une vérification des connaissances, ni quelque chose que l’on fait « après ». Ils étaient au cœur du processus d’apprentissage.
Apport de l’informatique :
L’informatique a énormément apporté à l’efficacité des exercices grâce aux nombreuses fonctions qu’elle permet : Accès facile aux informations et aux solutions, comptage des erreurs et des bonnes réponses, calculs de performance.
Ces fonctions donnent aux apprenants un important sentiment de satisfaction. Elle diminue l’impression d’un contrôle par une autorité, et augmente celle de responsabilité personnelle dans l’apprentissage.
La réussite plutôt que les erreurs est soulignée. La performance globale est un taux de succès (vous avez bien répondu à X sur Y). La bonne solution est à la portée d’un clic, les apprenants ont le droit de la voir. Le plus souvent ils s’y refusent par esprit de jeu ou de défi contre soi-même.