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Chapitre III - L'épreuve de la durée

60 - Unités de sens

La subdivision de la matière en éléments simples :
Je me suis appliqué à subdiviser mes matières en une série d’éléments les plus simples possibles que j’ai pris l’habitude de nommer « unités de sens », c'est-à-dire : quelque chose de compact et de simple, à voir, à savoir ou à comprendre.
J’ai donné à chacune de ces unités la forme d’une brève fiche.
Chacune consistait en un titre, un texte très court et, le plus souvent possible, un graphisme.
Elles entraient toutes, en principe, dans le format d’une feuille A4 et, plus tard, dans celui d’un écran d’ordinateur. Il fallait, lorsque c’était possible, qu’elle se présente comme quelque chose à examiner et non comme quelque chose à lire, la lecture devant apparaître comme le complément d’un examen visuel global plutôt que comme une opération à faire en priorité. La présentation et la lisibilité étaient capitales.

Autosuffisance :
J’ai essayé de faire en sorte que chaque unité soit autosuffisante, qu’elle contienne tout ce qui permet de la comprendre, pratiquement d’un coup d’œil, et sans références à d’autres unités.
Lorsque ça n’était pas possible, il fallait que les informations nécessaires à sa compréhension soient présentes dans une autre unité de sens la précédant, mais la plus proche possible.
Si des informations plus éloignées étaient nécessaires, il fallait qu’elles soient accessibles facilement à l’aide de références claires.
Les unités de sens faisant toujours partie d’une sorte de chaîne (on pourrait dire section ou chapitre), je m’arrangeais pour que ces chaînes soient les plus courtes possibles, qu’elles ne comptent pas plus de dix ou quinze unités.
Lorsque j’ai converti mon travail sous forme de programmes interactifs, il a acquis, bien entendu, une force incomparablement plus grande.
Alors qu’avec mon matériel papier, je ne pouvais ajouter que des index, des notes en bas de page, des glossaires et des références renvoyant à d’autres pages, l’informatique avec ses fonctions de navigation et ses « liens » m’a donné d’infinies possibilités qui permettaient de mettre l’information voulue à portée de la pression d’une touche.

Tension :
Je ne puis que répéter ici ce que j’ai dit plus haut concernant la structure. Il fallait que chaque unité de sens créé dans l’esprit des apprenants un intérêt, une tension, qui appelle naturellement l’étape ou les étapes suivantes. Cet aspect m’a coûté moins d’effort car la pratique de nombreux séminaires me servait de guide. Cet ordre, en fait, existait déjà, et je l’avais bien présent à l’esprit.

© Nicolas WAPLER- Septembre 2007