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Chapitre II - Pédagogie : la rencontre

44 - La formation de nouveaux tuteurs

Après un certain nombre de mois de succès répétés à Londres, à Birmingham, à Paris, à Amsterdam, à Anvers... (nous voyagions beaucoup), notre cours, conformément au plan qui avait été imaginé à l’origine, devait se préparer à aborder sa carrière mondiale.

Il fallait donc entraîner à notre manière de travailler toute une nouvelle équipe.

Comment éviter un abâtardissement de notre approche sous l’effet du nombre ? Comment faire pour que, au contraire, celle-ci devienne plus efficace encore, en intégrant les idées et l’enthousiasme que les nouveaux venus, très certainement, nous apporteraient ?

Il a été décidé que la formation des nouveaux tuteurs nous incomberait, à nous qui avions maintenant une longue expérience. Nous allions donc endosser le rôle de « consultant pédagogique » que Fred avait jusqu’alors tenu, chacun de nous prenant la responsabilité d’un groupe peu nombreux (c’est le groupe des Américains qui m’échut).
Fred pensait que nous en étions capables, et que c’était là, la seule manière de diffuser notre séminaire dans le respect de la pédagogie que nous pratiquions.

Son rôle à lui allait être de surveiller le déroulement de cette nouvelle étape, en restant à notre disposition, en se tenant au courant des difficultés qu’éventuellement nous rencontrerions, en venant voir, de loin en loin, ce que nous faisions. Son autorité, qui était reconnue de tous, a beaucoup contribué au fait que les nouvelles équipes aient été formées dans la fidélité à ce que nous avions appris. De plus, il nous a aidés dans certaines circonstances précises dont celle-ci, par exemple, qui nous troubla beaucoup.
Un des futurs tuteurs, un Anglais, qui heureusement n’était pas de mon groupe, ne donnait pas satisfaction. Il était incapable de s’adapter à nos manières. Pire, il se montrait hostile à celles-ci, les critiquant sans cesse et publiquement, empoisonnant du même coup les réunions auxquelles il participait. Nous n’étions pas préparés à ce genre de problème. C’est Fred qui le régla de manière chirurgicale, et sans états d’âme.

© Nicolas WAPLER- Septembre 2007