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Chapitre II - Pédagogie : la rencontre

43 - Évaluation d’ensemble : Cent pour cent ?

Nous former à l’animation, nous exercer dans le cadre de séminaires réels jusqu’à ce que nous ayons atteint le niveau de qualité souhaité et l’autonomie, prit environ six mois. A la fin de cette période, nous nous sentions tous à l’aise dans notre rôle.

100 % ? Non. Mais les chiffres que nous atteignions n’étaient pas très inférieurs à cet idéal. Si nous avions pris la peine de calculer une moyenne pour l’ensemble de nos séminaires, tous tuteurs confondus, nous aurions sans doute trouvé qu’environ 90% des apprenants avaient compris et assimilé environ 90% du contenu dont la connaissance était requise, et que les 10% restant avaient beaucoup appris, soit un taux d’efficacité pédagogique d’environ :
(90/100*90) + (60/100*10) = 87%
Nous ne « perdions » personne.

Notre enseignement avait d’autres qualités qui méritent d’être mentionnées.

L’homogénéité. Personne n’aurait pu dire que le séminaire conduit par tel tuteur était différent, ou mieux, ou moins bien, que celui conduit par tel autre. C’était la même atmosphère de participation, le même « bruissement », la même approche, le même contenu. Certes, chacun avait son caractère propre. Dans certains on s’attardait sur des questions que dans d’autres on examinait moins longuement. Certains étaient plus matheux, d’autres, moins. Cela dépendait des apprenants, parfois d’un ou deux d’entre eux, qui, parfois, exigeaient sur tel ou tel aspect un approfondissement particulier.
Ces différences ne produisaient pourtant pas des séminaires différents. N’avaient-ils pas, au contraire, ou « en plus », la caractéristique commune d’être très étroitement adaptés aux besoins des apprenants ?
Cette homogénéité était d’autant plus remarquable que nous, les tuteurs, étions aussi différents les uns des autres que possible : par notre style, notre âge, notre nationalité, notre personnalité.

On peut noter un autre trait qui démontre, lui aussi, la qualité de l’enseignement. Celle-ci n’était jamais attribuée à la méthode pédagogique. Les apprenants n’ont jamais été surpris par aucun aspect méthodologique. Ils n’ont, à mon avis, jamais eu vraiment conscience que nous travaillions selon les principes d’une quelconque « pédagogie » particulière.

Enfin, quelque chose qui ne pouvait pas être mesuré, mais qui ressortait avec évidence. Les apprenants sortaient des ces journées d’étude avec un sentiment de fierté : fierté d’avoir franchi l’obstacle, d’avoir compris la matière et d’avoir si brillamment contribué à ce que les autres, eux aussi, la comprennent.

© Nicolas WAPLER- Septembre 2007