Je me concentrai d’abord sur le conseil en pédagogie. Disons, le métier de Fred.
J’allais donc voir les responsables des services compétents des grandes entreprises et des grandes banques.
J’arrivais, traçais les grandes lignes de ce que je croyais être une bonne pédagogie, m’enquérais de la manière dont les gens que je visitais envisageaient les choses, posais des questions. Mes interlocuteurs m’écoutaient, le plus souvent avec un réel intérêt, mais personne, à la suite de ma visite, ne me rappelait pour approfondir ou commencer quoique ce soit.
Je compris vite les raisons de cette indifférence.
Les séminaires de formation étaient le plus souvent conduits par des « animateurs » professionnels travaillant pour des cabinets de formation, ou par des agents des entreprises qui les organisaient.
Ils étaient experts en leur domaine. Ils avaient personnellement créé leur séminaire et leur matériel, tout seuls, sans l’aide de personne. Les séminaires étaient, et c’est compréhensible, leur responsabilité exclusive :
« Alors vous comprenez - m’expliquait tel directeur de formation - que sauf à dire ce dont j’ai besoin, je ne vais pas me mêler de leur pédagogie. »
Telle était la réalité, ou du moins ce que j’en voyais.
Personne ne s’inquiétait vraiment de la qualité « pédagogique » des stages. Personne n’avait la responsabilité de faire en sorte qu’elle améliore sinon l’animateur lui-même. Elle dépendait exclusivement de son expérience et de son talent.
Il est probable que certaines organisations se souciaient de pédagogie au sens où je l’entendais, mais je ne les connaissais pas, et je doute qu’elles aient été très nombreuses.