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Lecture thématique

... sous l’effet de puissants facteurs

Le premier, c’est l’informatique : Internet, c’est le monde à comprendre au bout des doigts de chacun. C’est la forteresse du savoir prise d’assaut. Mais c’est aussi la possibilité de créer des « didacticiels » très puissants qui avec le temps se bonifieront de telle sorte qu’ils mettront la connaissance à la portée de tous.

Le second est un phénomène qui inquiète, mais qui, lorsqu’on l’examine positivement, est porteur d’espoir : Ce sont les manifestations de contestation de l’autorité par les élèves dans les établissements scolaires et universitaires. Je ne fais pas, bien sûr, l’apologie de l’indiscipline et encore moins celle de la violence qui est intolérable. Mais il y a là un signe de prise de conscience par les apprenants du fait que, ce que l’on fait avec eux, et ce que l’on fait d’eux, n’est pas ce qu’il faudrait. C’est un signe des temps très important, révélateur d’un changement de la mentalité des apprenants qui ne se contentent plus du professeur qui parle.

Le troisième est une prise de conscience par le public en général et par les institutions dont la responsabilité est l’enseignement :
- Prise de conscience du gâchis, tant en ressources financières qu’en ressources humaines, dont l’inefficacité pédagogique est responsable.
- Prise de conscience de ce que cette pédagogie inefficace pérennise un modèle social injuste et périmé.
- Prise de conscience de son coût économique du fait des entraves au progrès qu’elle constitue dans tous les domaines.
- Prise de conscience du danger que représente une société à deux étages où l’on trouve, en haut ceux qui savent et, en bas... les autres.
- Prise de conscience, enfin et surtout, qu’il y a quand même « des choses à faire ».

Certes, la pédagogie reste dans l’esprit de beaucoup une science réservée à des spécialistes. Bien qu’elle concerne tout le monde de manière cruciale, elle n’est pas encore ressentie comme l’affaire de tous. C’est pourtant bien d’elle dont il s’agit, et souvent sans qu’on en ait conscience, lorsque apparaissent dans le débat public, et heureusement de manière toujours plus vigoureuse, des questions telles que : l’« échec scolaire », la « carte scolaire », le « soutien scolaire », la « violence à l’école », la « mission impossible des professeurs », « l’encombrement des classes », la « misère des universités », le « gaspillage des ressources de la formation permanente ».

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© Nicolas WAPLER- Septembre 2007