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Lecture thématique

Travailler la motivation des apprenants

Profiter pleinement d’un enseignement dépend, on l’imagine facilement, de la motivation. C’est d’elle en effet que dépend la volonté des apprenants à s’impliquer dans un processus d’apprentissage, implication sans laquelle rien n’est possible.
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La motivation repose sur la perception du bénéfice que l’on tirera de nouvelles connaissances. Ces connaissances, pense la personne, lui permettront de progresser, de réussir un examen, d’exercer son métier plus facilement ou d’avancer dans sa carrière. D’autres raisons peuvent être : un authentique intérêt pour le sujet, la curiosité, le désir de se cultiver, de savoir, ou encore le simple plaisir de mettre ses neurones en mouvement.

Il y a un autre aspect. Il faut que l’effort à fournir n’ait pas l’air d’être disproportionné. Il existe un rapport entre les bénéfices attendus et les « sacrifices » qui en seront le prix.
Le problème se présente comme une sorte de fraction, la motivation n’existant que dès lors que son résultat est supérieur à 1.

Comment motiver quelqu’un ? En agissant sur le premier terme ? En s’efforçant de montrer l’intérêt ou l’utilité de la matière ? Certes. (Mais ce n’est pas toujours possible) ... (L’éducateur) peut, par contre, puissamment agir sur le second terme, le dénominateur de notre fraction.
Sa tâche consiste à montrer d’emblée que les difficultés qui seront rencontrées sont surmontables, que jamais on n’en rencontrera d’artificielles ou d’inutiles, que, d’une manière générale, l’apprentissage se fera facilement, sans effort excessif. Il fera sentir aussi que l’activité que l’on entreprend sera stimulante, efficace et même amusante.
Tout cela, le tuteur ne doit pas se contenter de le dire, il doit faire en sorte que ce soit vrai. Il doit le démontrer chemin faisant. C’est l’essence même de son métier : faciliter la tâche des apprenants et, bien entendu, éviter à tout prix de la compliquer.
Beaucoup de gens surestiment les efforts qu’ils devront accomplir et sous-estiment les résultats qu’ils atteindront en termes de connaissances et de compréhension. Il faut les convaincre qu’ils se trompent.
Un exemple : Certains apprenants sont si persuadés de leur nullité en maths qu’ils sont prêts à tout lâcher dès la première addition. ... (Il faut susciter leur confiance, leur faire comprendre, leur montrer, que rien de ce que l’on va faire n’est hors de leur portée.)...

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© Nicolas WAPLER- Septembre 2007