Que doit-on faire pour que le processus d’apprentissage que nous recherchons « arrive » pour qu’il « se passe », pour que cette chose, qui doit être presque indépendante de nous, se mette à fonctionner, pour que les apprenants prennent en main leur propre apprentissage ; en posant des questions, en utilisant au mieux les ressources que leur offrent le tuteur et le matériel pédagogique, en s’expliquant à eux-mêmes et aux autres les réalités qu’il faut qu’ils comprennent, en s’entraidant ?
Il faut, bien sûr, disposer de toute une série d’atouts :
Tout cela est nécessaire, mais n’est pas suffisant. Il faut en effet quelque chose de plus. L’enseignement est une activité qui fait partie du domaine des relations humaines. Elle relève autant des sentiments que des faits et gestes du tuteur.
Lorsque nous donnons notre aide, notre respect, la liberté, notre confiance, notre amitié, notre temps, notre attention, nos connaissances, - généreusement, gratuitement, et non pas parce que c’est cela qu’il faut faire, - le miracle se produit.
De leur côté, les apprenants réfléchissent, travaillent, communiquent, découvrent, comprennent, apprennent, s’amusent, et c’est le plus beau des cadeaux.
Ce succès, nous ne le vivions pas comme quelque chose dont nous aurions pu nous enorgueillir, comme le fruit de notre talent ou de quelque autre qualité personnelle. Nous le vivions d’abord comme un confort, un plaisir, celui du travail bien fait et efficace. Ce que nous faisions, nous avions tout simplement l’impression que c’était comme ça qu’il fallait le faire.
Que nous ayons été dans la ligne d’une vieille tradition, celle d’une pédagogie qui mériterait de porter le nom de « pédagogie naturelle », nous n’en avions pas conscience, c’est pourtant le jugement qu’on peut légitimement porter.